Flo au vietnam

09 octobre 2006

Buu Long by day, Saigon by night...

Un après-midi à Buu Long avec Laurence. La province voisine de Saigon, Dong Nai, direction Nord-Est, est à une trentaine de km du centre ville. 30 km sur des routes semi urbaines vietnamiennes, cela signifie 1h de conduite au milieu des camions qui transportent des containers d’entrepôt à port, des 4x4, et l’habituelle multitude de 2 (ou 3) roues.

Départ de chez Laurence à 11h30, sans idée précise du parcours, mais confiantes. Pont Saigon –signifiant pour moi de vacances, break, départs…-, route de Bien Hoa. Ça se complique un peu quand il faut envisager de quitter la route principale pour rejoindre la route de Buu Long. On demandes quelques fois, notre niveau de Vietnamien est heureusement à peu près suffisant pour comprendre. Comme à l’heure habitude, la notion du kilomètre chez les Vietnamiens est assez floue. « Tout droit, et à 6 km à droite », une petite dizaine de km plus loin, on redemande une fois, deux fois et on trouve où tourner. 2 ou 3 km plus loin, aucun doute on est arrivées !
Le kitch et la démesure vont souvent ensembles ici… le résultat est donc toujours plus étonnant que prédit.


Buu Long est plus ou moins censé être un parc naturel, ou la mini baie d’Ha Long du sud. L’entrée annonce tout de suite la couleur : deux monumentaux dragons de plâtre aux couleurs vives, une immense esplanade vide, qui n’est pas sans rappeler une esplanade de palais soviétique, par sa rigueur et son béton froid.
Un café sua da plus tard, nous voila au parc de Buu Long. Il fait encore à peu près beau. C’est bien vert, quelques paillotes resto-bar, et un grand lac, sur lequel en effet quelques rochers plantés au beau milieu pourraient faire penser à la baie d’Ha Long. Et le kitch qui est toujours là, dans toute sa splendeur : ces rochers sont peuplés d’animaux de plâtre, un îlot est comme une salade de fruit géante, avec pastèques, oranges etc. Dommage, on n’avait pas d’appareil photo ! Ça vaudrait le coup d’œil !

Des cygnes –pédalos nous tendent les bras, alors comme c’est 15,000 dongs les ¾ d’heure, on se lance. Enfin presque… le vent se met à souffler, et on comprend qu’on a 5 minutes pour se mettre à l’abri de la pluie. On opte pour une paillote en dur, car ce qui s’annonce à l’air assez violent. On déjeune, rao mung xao toi, ca loc kho tieu, com trang et un couple voisin nous offre une pomme. Fruit relativement exotique au Vietnam, c’est agréable et ça fait longtemps…
La pluie s’est calmée, on peut enfin aller pédaler. C’était je crois bien mon baptême de pédalo, je n’ai pas le souvenir d’être montée sur un de ces engins dans mon enfance. Je me trompe peut-être cela dit.

Nous embarquons donc a bord d’un cygne géant, Laurence aux commandes (pas si facile, l’animal est têtu), et nos 4 jambes pour le faire avancer. Ballade agréable, encore une fois on profite d’être loin de la pollution, entourées de vert, de quelques lotus roses, et au Vietnam. Retour au port, et sirotage de jus d’orange frais sur des hamacs avec vue sur le lac.

Il faut quand même partir si l’on veut éviter la nuit. Il mouillasse un peu (je n’aime pas ce mot, mais je n’en trouve pas d’autre pour décrire cette pluie qui traîne). On investit dans le k-way jetable, une espèce de sac plastique très fin, avec quand même capuche et manches. Laurence prend le guidon pour le retour. On change de chemin, on passe par des plus petites routes, traversons des ponts très très étroits et glissants au dessus d’un Mékong brun. On finit par demander si on est bien sur la bonne route car on ne reconnaît pas, et bien sûr il n’y a pas de panneau routier (en voie d’apparition au Vietnam cependant). Quelqu’un nous dit de prendre à gauche, d’aller tout droit jusqu’à l’église puis à droite. Pas d’église mais un croisement où l’on nous indique de prendre à droite. Je crois que j’ai compris nha to /nia te/ (=église) au lieu de nga tu /nia tou/ (=croisement à 4 branches). Peu importe, on retrouve la grande route, c’est encore plus le bordel qu’à l’aller, mais on se rend compte qu’on a en fait pris un beau raccourci. Et ça, ça fait plaisir ! Car on commence à avoir bien mal aux fesses… Arrivée chez Laurence (7km de moins qu’à l’aller, impec), petite bière et discussions variées sur la natte.

Retour maison, douche, et direction le Qinq, bar à vin, pour l’apéro. J’aime bien ce petit vin sud-africain, Obikwa. D’ailleurs si vous avez l’occasion de le trouver en France, allez-y, il est vraiment pas mal.

Resto thai, où le dernier étage est aménagé comme un salon thai (coussins allongés avec dossier en coussin intégré de forme triangulaire), en fin de repas, c’est traître car ça appelle à la sieste.
Sur les 8 d’entre nous, 6 abandonnent là… et nous voilà parties pour une bière au Vascos, où d’autres devraient se joindre à nous. Je rencontre une copine canadienne qui est là avec une copine –cette dernière est super bizarre et partira au changement de bar- et une autre française nous rejoins. Le deuxième bar est fermé. On a l’habitude d’y aller, alors les petites filles qui vendent des fleurs et chewing-gums nous connaissent. Avec Laurence elles jouent à pierre feuille ciseaux, et avec moi à monter sur ma moto. Cette fois je les prends au sérieux et les ramène chez elles, à 2 rues de là. Elles avaient l’air toutes contentes, à crier et rire gaiement. Ça fait plaisir car elles n’ont pas la vie facile, elles passent la moitié de la nuit à essayer de vendre leurs babioles aux saigonnais de la nuit. Je rejoins les filles et on change de bar.

Pourquoi nous retrouvons nous à 4h du matin un samedi soir dans un bar sombre, où la musique est mauvaise, bondé de monde, à boire des bières que nous ne pouvons plus boire ? La fatigue de la semaine et d’un samedi affairé s’est accumulée, mais quelque chose nous retiens ici.
Tout le monde est plus ou moins ivre à cette heure de la nuit, chacun connaît son texte dans ce théâtre où il n’y a pas de rôle principal. Les pensées prennent parfois une teinte sombre quand l’autre ne joue pas la pièce que l’on avait si bien imaginée. On s’adapte alors, on essaie de trouver la réplique qui permettra de retourner la situation. Souvent c’est en vain, malheureusement. Les ficelles sont tirées d’un côté et de l’autre. Quelqu’un y trouvera son compte et le rideau se ne fermera qu’alors.

Mais en attendant, on forme un projet de se réunir autour d’un repas à la Fourchette sur un thème défini, chacun apportant son avis dans la branche qu’il se sera attitrée. Enfin c’est bien le genre de projet qui enthousiasme tout le monde à 4h du mat et qui n’aboutira jamais. Dommage… je reste enthousiaste le lendemain.

Fermeture, autre bar, celui de la fin, où ceux qui n’ont pas envie de rentrer, ou pas envie de rentrer seul se rendent. Un copain me dit alors en parlant d’un de ses potes qui avait l’air de bien délirer qu’il est super car il ne sort que pour s’amuser, faire la fête, sans chercher autre chose. J’avais envie de lui demander ce que lui cherchait alors… Pas fait.
J’ai fini dans mon lit à 5h30, les vietnamiens de mon quartier étaient déjà levés et faisaient dans la rue leurs exercices matinaux, étirements et marche.

J’ai eu du mal à m’endormir, peut-être cette histoire de scénario ;-)

2 Comments:

At 10 octobre, 2006 06:35, Anonymous Anonyme said...

Mais qui donc a écrit un tel scénario??? :)

 
At 16 octobre, 2006 09:07, Blogger Florence D said...

ah, lala, fais travailler tes meninges aurelie :-)

ps.: le scenar n'etait pas de moi, humm definitivement pas de moi !

 

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