Flo au vietnam

03 avril 2007

Week-end a Doc Let, plage, mer, jazz

Faute de photo, je vais essayer de decrire le cadre d'un petit week-end reposant sur la plage de Doc Let, a une quarantaine de km de Nha Trang (une carte du Vietnam doit etre disponible sur le post "trip moto", vers juillet-aout 2006).

Nha Trang, on y accede apres une nuit dans le train depuis Ho Chi Minh ville. Pour arriver a Doc Let, il faut encore 1h par la route. A 6h30 du matin, meme si on n'a pas encore les yeux grand ouverts, le paysage est quand meme remarquable. A la sortie de la ville, la route longe la cote d'un cote, et est bordee de montagnettes de l'autre. Entre la route et les montagnes, parfois des rizieres (un peu jaunes vu la saison), parfois des marais salants ( :) et oui, tout comme vers Guerande, mais avec des chapeaux coniques pour rappeler qu'on est en Asie), parfois des "cultures" de crevette... Le ciel est bien bleu, le soleil bas mais deja lumineux et chaud. Hmmm, et ca sent le nuoc mam, ou la campagne.

Notre sejour se passera au Paradise Resort, petit site d'une dizaine de bungalows a prix tres raisonnable (12 a 25 dollars). On quitte la route pour un chemin, passe par un village, et tout au bout du chemin, on ne peut pas aller plus loin, se trouve le Paradise. Le patron est un francais de 80 ans, pere de 2 enfants de 6 et 8 ans (non adoptes, enfants naturels...), un homme a femme sans aucun doute. Il s'est arrete sur cette plage un jour il y a une quinzaine d'annees et a decider de ne plus partir.

Dans un endroit comme ca, le maitre mot est detente... Du bungalow (vetuste...) a la plage, de la plage a la mer... quelques dizaines de pas.
La plage est de sable blanc tres fin, parsemee de cocotiers et palmiers pour offrir l'ombre indispensable. La mer est turquoise, si transparente qu'avec de l'eau jusqu'au cou, on voit encore parfaitement ses orteils.
A gauche, a quelques centaines de metres, un village de pecheurs. On ne le voit pas, car la cote est "sauvage", dunes et cocotiers, mais on voit les bateaux amares le long de la cote. J'adore les bateaux vietnamiens car ils sont tres colores, ils se marient toujours parfaitement avec le paysage. Bleu, rouge, jaune, blanc... le mouvement regulier des vagues pour ne pas figer ces impressions en tableau.
En arriere plan, des montagnes arrondies, bien vertes sous le ciel bleu. En face, une ile montagneuse aussi, qui laisse deviner de longues plages de sable blanc.
A droite, la cote "sauvage" continue son chemin sur quelques kilometres...

Voila pour le decors naturel...

Les repas se prennent en commun, sur une longue table sur la terrasse couverte, vue sur mer. Ca peut paraitre contraignant, comme ca peut faire naitre des rencontres imprevues. Stanley en fait partie...

Un americain de 82 ans, la peau brunie par le soleil et ridee comme un abricot sec. Sacre personnage! Il est volontaire a Hanoi sur un projet qu'il a monte pour aider les victimes de l'agent orange (arme chimique utilisee sur le sol Vietnamien par l'armee Americaine pendant la guerre). Il passe quelques jours ici et montre un enthousiasme sans limite! C'est vraiment le paradis pour lui... C'est beau de voir cet enthousiasme chez quelqu'un de cet age qui a parcouru le monde toute sa vie, il fait partie des vieillards qui donnent envie de vivre vieux :-).

Il etait batteur de jazz de profession, a joue aupres de Bechett et autres a Paris, dans le Saint Germain de la fin des annees 40'. Puis a New-York, partageant son temps avec le journalisme. Des histoires de femmes (12 enfants), de clubs enfumes et des souvenirs qu'il nous raconte a moitie en francais, a moitie en americain, une biere a la main, un chapeau de paille sur la tete.

Il faut rentrer a Saigon ensuite... on resterait bien encore, s'endormir berce par le rythme des vagues, sur fond de reves des annees jazzy.


[NB: une pensee pour ceux qui se trouvaient dans la grisaille et particulierement le metro a ete observee lors du premier bain de mer :) ]